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Un sillon, une voix
12 février 2011

Turquie, 12/02/11

Turquie, 12/02/11

Je voudrais vous parler de Turquie même si ce n’est pas d'actualité en ce moment. C’est ma liberté de « bloggeur ». La Turquie manifeste depuis plusieurs années le désir d'être intégrée de plein droit à L'Union Européenne. En son temps, J. Chirac avait  pris une position courageuse, en déclarant qu'il était pour à certaines conditions. C’était signe qu'il ne se représenterait pas en 2007…

Je rejoins ce point de vue. Pour moi l'intégration de la Turquie dans L'Union Européenne serait un vrai début de réparation d'une erreur historique tragique: les Croisades. A mon avis, les Croisades ont créé une crispation entre le monde arabo-musulman et le monde occidental dont nous ne sommes pas sortis à présent. Cet antagonisme a même été monté en épingle il y a quelques années par l'entourage de G. Bush. Heureusement, en ce début d’année 2011, les mentalités évoluent aussi bien de ce côté-ci de la Mer Méditerranée, que de l’autre côté.

Je voudrais rappeler ici la période glorieuse de l'Andalousie tri-ethnique (Chrétiens, Juifs, Musulmans), évoquée dans l’Oratorio Hispanias Miticas, de Ruben Velazquez, auquel j’ai eu la chance de participer, en tant que choriste, de 2004 à 2007. Cette période est bien antérieure aux Croisades. Puisse une harmonie comme celle-la se reproduire un jour!

Intégrer une nation musulmane au sein d'une communauté européenne irait immanquablement dans le sens d'un apaisement. Le dénominateur commun de l'Europe ne serait plus la chrétienté comme certains voudraient nous en faire prendre l'orientation, mais bien une échelle de valeurs communes.

Cependant, de nombreux obstacles s'opposent pour l'instant à l'intégration de la Turquie, je pense.

Au premier desquels on trouve la négation du génocide arménien.  Il ne viendrait pas à l'idée du gouvernement allemand actuel de nier le génocide juif. Pourquoi le gouvernement turc et la population s'obstinent-ils à nier ce que tous les historiens reconnaissent à présent et qui ne fait plus l'ombre d'un doute (entre 1 million et 1, 5 millions de morts entre 1915 et 1916)? Je soutiens à ce titre la démarche du Parlement Français en 2006. Démarche qui a consisté à considérer comme un acte délictueux le négationnisme du génocide arménien. Pourquoi y aurait-il deux poids, deux mesures, par rapport au génocide juif ? Le Parlement  a été désavoué par l’exécutif français auprès du premier ministre turc Erdogan, peu de temps après. La France avait quelques Airbus, quelques Rafale (Dassault), etc. à vendre. Ce sont des emplois que l'on préserve, vous comprenez, ma bonne dame!

Par ailleurs, le nationalisme turc est en fait tellement exacerbé qu'il empêche la reconnaissance toute simple de la vérité historique. Loin de les affaiblir, je pense au contraire que cette reconnaissance renforcerait les Turcs. Pour l'instant, nous n'en prenons pas le chemin. L'écrivain turc Orhan Pamuk, prix Nobel de Littérature, a été ennuyé par les autorités turques parce qu'il avait pris position en faveur de cette reconnaissance. Il ne doit son salut qu'au soutien que la Communauté Européenne lui a apporté.

Un autre obstacle est l'absence de démocratie. Au cours de deux séjours récents à Ankara, j’ai pu constater à quel point il était impossible de recueillir un avis sur la politique menée par le gouvernement Erdogan. Les Turcs interrogés vous répondent qu’ils ne se mêlent pas de politique, que la politique est un sujet tabou, en quelque sorte. Hallucinant, pour des oreilles occidentales !

Un troisième obstacle est le sort réservé à la partie turque de Chypre. La moitié nord-est de Chypre est occupée par la Turquie depuis 1974. Un statu-quo a été décrété à cette date. Une zone-tampon des Nations Unies sépare les deux moitiés. La partie grecque de Chypre, la seule intégrée à l'Union Européenne à présent, revendique la récupération de cette terre, et ce à juste titre, à mon avis. On imagine mal deux nations souveraines en conflit armé non résolu évoluer au sein de la même Communauté.

Bon, l'intégration de la Turquie dans l'Union Européenne, ce n'est pas pour demain la veille ! En 2007, lors de la campagne pour les élections présidentielles, une certaine Ségolène aurait quand même pu prendre position sur le sujet sans trop se mouiller,  compte-tenu de l'éloignement chronologique de l'enjeu. Au lieu de cela, et bien, de nombreux responsables du Parti Socialiste Français, dont Madame Royal, continuent de louvoyer: "Les Français se prononceront..."

Pour ce qui est de votre serviteur, c'est fait!

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  • Devant le rouleau compresseur de la pensée unique, "Un sillon, une voix" se veut l'expression d'une pensée différente. Pensée dont le but est de remettre l'humain et l'humanité au coeur de nos préoccupations. La "Voix" est liée à ma passion pour le chant.
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